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L’avant dernière ronde du Grand Prix de la FIDE à Bakou a laissé des traces, puisque deux des “petits poucets” se sont hissés aux deux premières places du classement : le chinois Wang Yue (2689) et l’azéri Vugar Gashimov (2679). Notons que ces deux joueurs sont les vainqueurs des éditions 2007 et 2008 de l’open de Cappelle ! Il faut croire que ce prestigieux open est un incubateur de champions.

En fait, le second cité rejoint le premier après s’être imposé devant le précédent co-leader du tournoi : Alexander Grischuk (2716). Deux autres joueurs profitent de la chute du russe, en se rapprochant de la première place à une ronde de la fin : le jeune favori de l’épreuve Magnus Carlsen (2765), qui s’impose dans une magnifique partie face à l’anglais Mickael Adams (2729), et un autre azéri Shakhriyar Mamedyarov (2752) qui lui remporte son duel face à notre représentant national Etienne Bacrot (2705) qui n’aura pas démérité dans cette très belle partie.

Je vous propose maintenant la partie qui a opposé Vugar Gashimov au russe Alexander Grischuk, toujours humblement commentée par mes soins.

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La septième ronde de ce prestigieux tournoi fut sans conteste l’une des plus combative. En effet, pas moins de 4 victoires sur les 7 parties jouées. Le jeune norvégien Magnus Carlsen, désormais favori même dans de tels événements, n’était avant cette partie, qu’à la moyenne, avec 3 points - une victoire, une défaite et 4 nulles. Il était apparié à une autre jeune star des échecs, Teimour Radjabov - un Radjabov pour le moment invaincu dans ce tournoi à l’issue de la ronde 6 avec 3,5 points à son compteur. Ces deux joueurs de grande valeur nous promettent presque à chaque fois une partie explosive, et ne se font aucun cadeau sur l’échiquier. A l’heure actuelle, Carlsen mène au score, mais de peu - 4 victoires à 3 pour 10 parties nulles - face à son concurrent.

Je vous propose de suivre avec moi leur affrontement lors de cette 7ème ronde.

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La premier Grand Prix 2008 de la FIDE (Fédération Internationale Des Echecs) a débuté voici quelques jours à Bakou avec quelques uns des meilleurs joueurs mondiaux. Même si Kramnik, Anand, Topalov et Morozevich ont décidé de ne pas y participer, on retrouve sur la grille de départ des stars comme Magnus Carlsen, tout auréolé de son nouvel elo à 2760 (!) et de sa 5ème place dans le top des 100 meilleurs mondiaux, Shakhriyar Mamedyarov (2752), Teimour Radjabov (2751), Peter Svidler (2746), Sergey Karjakin (2732), Michael Adams (2729), Gata Kamsky (2726), Alexander Grischuk (2716), notre représentant national Etienne Bacrot (2705), Ivan Cheparinov (2695), Wang Yue (2689), Ernesto Inarkiev (2684), Vugar Gashimov (2679) et vainqueur à Cappelle la Grande, et David Navara (2672).

Un tel niveau nous promet de belles parties et après 6 rondes, c’est le surprenant Kamsky qui mène la course avec deux victoires au compteur et aucune défaite. L’autre surprise provient du jeune chinois Wang Yue qui égalise l’américain au score, tout comme Alexander Grischuk lui aussi avec 4 points sur 6.

Le favori - mon favori - Magnus Carlsen a subi un revers avec les Noirs lors de la ronde 4 devant Mamedyarov et n’est crédité pour le moment que d’une victoire face à Inarkiev.

La ronde 6 fut le théatre d’un bel affrontement entre deux anciens prodiges des échecs, aujourd’hui un peu plus âgés, l’anglais Adams (37 ans déjà…) et l’américain (ex-russe) Kamsky (34 ans) qui a fait son retour à la compétition il y a quelques années, après une longue pause destinée à terminer ses études et à obtenir un diplôme de docteur. Je vous propose ici cette partie, humblement commentée par mes soins.

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En 1962, l’Interzonal prévu au départ pour être joué en 1961 aux Pays-Bas, se déroule finalement en Suède et plus précisément à Stockholm. Le tournoi durera plusieurs semaine, du 26 janvier au 8 mars, et 23 joueurs y prendront part. C’est Bobby Fischer, alors âgé de 18 ans, qui l’emportera avec un score impressionnant : 17,5 points sur 22 (13 victoires, 9 nulles et aucune défaite). Les quatre places suivante seront prises par Tigran Petrosian (URSS) et Efim Geller (URSS) avec tous deux 15 points, ainsi que Victor Korchnoi (URSS) et le tchèque Miroslav Filip avec eux 14 points.

Un match de départage sera disputé pour déterminer quel joueur prendrait la 6ème place, synonyme également de qualification, et c’est Leonid Stein qui l’emportera devant Pal Benko et Svetozar Gligoric. Mais un point de réglement, adopté en 1959, précisait qu’un maximum de 3 joueurs d’une même nation pouvaient se qualifier, et c’est Pal Benko qui fut désigné pour la qualification. Stein pourrait y prendre part à la condition d’une absence d’un des trois autres soviétiques mieux classés.

Lors de la dernière ronde, c’est un Fischer déjà assuré de sa première place qui affrontait le maître yougoslave Mario Bartok.

En voici la partie humblement commentée :

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C’est à une dernière ronde de Nationale difficile que nous nous étions préparé ce dimanche, en affrontant Cappelle la Grande C. Un match nul était la condition minimum pour espérer se maintenir en dépit de notre actuelle 3ème place. Une défaite, même légère, nous aurait rendu dépendant du score des autres rencontres.
Le match débutait moyennement bien, et après 45 minutes de jeu, je n’aimais pas trop la tournure que prenaient la plupart de nos échiquiers.
Rémy Jossien, joueur de Cappelle en N2, mais originaire d’Isbergues, était venu supporter les deux équipes. Il me rassurait en me disant qu’à ce stade, tous les rebondissements étaient encore possibles.
Et c’est Hervé Lefevbre au 5ème qui commençait par lui donner raison… Après avoir assez rapidement obtenu un position avec deux pions de moins, il rate quelques gains pour finalement forcer une répétition de coup qui nous donne notre premier demi-point.
Peu après, et sur la demande de leur capitaine (moi), plusieurs autres joueurs proposaient nulle dans des positions plus ou moins égale.
Raymond Choque annulait à son tour au 7ème, à l’entrée du milieu de partie dans l’une de ses Philidor favorites.
Puis, Guillaume Pavillon, au 3ème, trouvait une suite avantageuse et prenait l’ascendant sur un adversaire imprécis. Il nous apportait là un point précieux !
Julien Clarebout, notre “Karibou” local, après avoir mené le bal dans sa partie, proposait et obtenait la nulle dans une position bien assainie.

Il restait alors 4 parties :

Celle de Sidonie Belloc, notre féminine numéro une, qui après avoir un peu souffert dans l’ouverture au 4ème échiquier, avait trouvé une finale sans doute nulle.
Celle de Joël au 8ème, qui après avoir dominé son adversaire, semblait bien parti pour l’emporter.
Celle de Julien Brunel au second, qui venait à l’instant de se lancer dans un joli sacrifice dans lequel je lui faisait entièrement confiance.
Et enfin la mienne, à ce stade au 25ème coup environ. Mais trève de commentaires, voici la partie modestement commentée.

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Nous sommes en 1971 et Fischer est aujourd’hui en course pour le championnat du monde 1972. Le roi des échecs se nomme alors Boris Spassky et il faut encore franchir les matchs de Candidats pour pouvoir prétendre s’y frotter. Mais l’américain a bien débuté dans cette phase en l’emportant par un impressionnant 6 à 0 face à un des forts joueurs soviétiques de l’époque : Mark Taïmanov. Son match suivant l’oppose à l’espoir des échecs européens, et longtemps considéré comme seul espoir face au rouleau compresseur russe : le danois Bent Larsen.

Né en 1935, ce dernier a appris à jouer tardivement, à l’âge de 12 ans lors d’une période de rétablissement après une méchante maladie qui l’avait affaibli. Il progresse très rapidement et empoche son titre de Maître en 1955, puis le titre de Grand-Maitre l’année suivante en réalisant le meilleur score des premiers échiquiers lors des Olympiades à Moscou. Il est rapidement considéré comme le meilleur joueur européen. En 1960, il prend part à de nombreux tournois, remportant la victoire dans plusieurs grands événements internationaux, et ce devant les grands joueurs soviétiques. Ses succès sont le fruit d’un style provocateur, entreprenant, et Larsen n’a pas peur de prendre des risques très tôt dans la partie pour amener des positions combatives où il excelle. Malheureusement, ce style n’eut pas le même effet et ne produit pas les mêmes résultats lors des matchs des Candidats. A Denver, il fait face à Bobby Fischer et il sait que la tâche sera rude dès la première partie (que nous verrons juste après en détail). Ce match restera sans aucun doute comme l’un des pires souvenirs dans sa brillante carrière, car l’américain lui infligera un sévère 6 à 0 également, ruinant à jamais ses espoirs de devenir un jour champion du monde : en effet, Larsen ne s’en remettra jamais.

Le danois a par la suite continué à jouer à haut niveau jusqu’à la fin des années 80 et joue toujours occasionnellement de nos jours. Il est aujourd’hui journaliste pour les échecs et a même assisté Zsuzsa Polgar dans son parcours pour le championnat du monde féminin durant les années 90. Même s’il ne vit plus aujourd’hui au Danemark, préférant le climat sud-américain, il aura contribué à développer le jeu d’échecs dans son pays où son nom est connu de tous.

La partie :

Fischer y joue l’ouverture solidement, et Larsen éprouve le besoin d’aller chercher un pion indigeste pour éviter de se faire étouffer lentement. Fischer obtient alors une puissante initiative, et refuse de se laisser acheter par les propositions du danois à lui rendre le pion de plus. Finalement, Larsen trouve un moyen original de reprendre l’initiative tout en laissant ses deux fous pour une tour au passage. Il rate alors quelques suites qui aurait peut-être pu sauver la partie, et se lance à la traque du roi blanc. Mais Fischer y répond à l’aide de quelques jolies pointes, amenant par la force une finale intéressante qui lui est clairement favorable.

Il est difficile de s’imaginer qu’il s’agit là de la première partie d’un cinglant 6-0 en faveur de l’américain !

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1961… Fischer, alors âgé d’à peine 18 ans, participe à un fort tournoi européen - à Bled en Yougoslavie plus précisement - qui célèbre le 30ème anniversaire d’un grand tournoi joué en 1931 et où l’élite mondial s’était réunie. La jeune star des échecs américains partage la vedette avec une autre star du moment, le soviétique Mikhail Tal. Mais le russe a alors une belle longueur d’avance, puisqu’il a déjà conquis le titre mondial en 1960, à l’âge de 23 ans, devant un Botvinnik fatigué qui pourtant prendra sa revanche dès leur match retour de 1961. Pour Tal, la mission est claire : il doit reprendre confiance avec ce tournoi… Pour Fischer, il s’agit là de montrer qu’il faudra désormais compter avec lui au sein de l’élite mondiale. Un autre participant notoire et pourtant bien moins connu, éclipsé sans doute par la domination des météores de l’époque, n’est autre que le champion du monde junior en titre (20 ans) : le yougoslave Bruno Parma.

Ce tournoi donnera lieu à une course poursuite entre Fischer et Tal, et sur laquelle je reviendrai par la suite, en le commentant ronde
après ronde, histoire de vous faire revivre ces grands événements du passé que l’on oublie pourtant trop facilement.

En attendant, je m’arrêterai aujourd’hui à une partie opposant Fischer au redoutable Efim Geller, autre pointure soviétique de l’époque, qu’il rencontrait d’ailleurs pour la première fois. Sans doute un peu trop sûr de lui, le russe encaisse ici une sévère défaite qui lui dictera la marche à suivre dans ses futures confrontations contre l’américain et que l’on peut résumer ainsi : “ne plus jouer 1…e5 avec les Noirs”.

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La sixième ronde du Melody Amber aura permis à Morozevich de placer une belle combinaison, toujours lors des parties à l’aveugle. Si Anand avait placé un très joli sacrifice de dame avec …Df3, Morozevich n’est pas en reste puisque c’est de la même manière qu’il conclue sa partie (23…Dxf3+). Cette partie va sans doute faire plaisir à mon ami Rémy Jossien (2274) qui pratique le contre gambit Albin également avec brio. Vous pourrez à ce propos retrouver quelques une de ses parties commentées sur le même début sur son blog.

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Je vous ai blogué hier une belle partie rapide d’Ivanchuk, dans une Sicilienne. Je remets cela ce matin en bloguant une fois encore une Sicilienne, cette fois jouée à l’aveugle entre deux joueurs à plus de 2730. Avec les Blancs, la jeunesse fougueuse de Magnus Carlsen ; avec les Noirs, l’expérience d’un renard en la personne de Boris Gelfand. Une partie peut-être moins spectaculaire que celle d’hier, mais qui n’en reste pas moins impressionnante de limpidité.

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Comme chaque année depuis 1992 se déroule dans le Sud de la France le “Melody Amber”, un tournoi d’échecs réunissant la crème de l’élite mondiale. Ce tournoi diffère des autres grands événements par sa structure : les joueurs s’affrontent à l’aveugle et en partie rapide. Cette année, c’est la ville de Nice qui héberge la compétition qui a débuté depuis maintenant quelques jours.

Topalov, Ivanchuk et Aronian font pour le moment la course en tête, mais seules 4 rondes ont été disputées et rien ne permet de dire qui s’imposera cette année. Rappelons que Vladimir Kramnik, pour le moment 5ème à un point des leaders, reste le recordman des victoires dans ce tournoi. Il s’y est imposé par 6 fois déjà : en 1996, 1998, 1999, 2001, 2004 et 2007.

Je vous propose maintenant une petite partie bien sympathique et surtout spectaculaire, jouée lors de la 4ème ronde en partie rapide. Elle opposait le vieux briscard Vassily Ivanchuk (2751 elo), à l’une des jeunes stars montantes (en compagnie de Magnus Carlsen), Sergey Karjakin (2732).

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